LES PROFS VONT VOUS ADORER !

On la connaît tous, l’histoire du Petit Prince, on a tous un exemplaire du roman qui traîne quelque part à la maison. L’adapter sur scène c’est un peu quitte ou double : si ça ne colle pas bien avec l’image qu’on en garde, on est un peu déçu. Et bien, cette adaptation, allez-y les yeux fermés. Enfin non, gardez évidement les yeux ouverts, et puis vos oreilles aussi, pour laisser résonner en vous le rire du Petit Prince qui fait tellement de bien au cœur.

A cet âge-là, on passe son temps à se regarder dans le miroir. On négocie avec son reflet, on détermine son meilleur profil, on tente de cacher ses imperfections. Bref, vous n'avez qu'à leur proposer de rencontrer le maître en la matière, celui qui a trouvé la parade absolue.

𝑉𝑢 𝑝𝑎𝑟 𝑆𝑢𝑧𝑎𝑛𝑛𝑒

Un jour, on lit le roman, et le mot Horla s’ajoute à notre vocabulaire. Et puis un soir, on voit le spectacle, et le Horla s’ajoute soudain à notre réalité. On a essayé de mettre des mots, nous aussi. Saisissant, effrayant, inattendu, soufflant... Si on ne devait en choisir qu'un, on dirait épousto-angoissifiant. Mais c’est encore autre chose. Horlala.

Avec un titre pareil, on ne savait pas trop si on partait pour un polar, un Marvel ou un Indiana Jones. Et, à vrai dire, on n’était pas loin. Pas de plot twist sur le nom du meurtrier, mais une armada de coups de théâtre pour mener une vie à la fois pleine d’improvisation et de maîtrise. Pas de super-pouvoirs, mais une aura qui traverse les siècles. Pas de trésor caché, mais une vie d’aventures, de ruptures et de conquêtes, menée avec un panache sans limite. On avait essayé de la classer dans un genre, et on se rend compte qu’elle a inventé le sien. Libre, intrépide, inoubliable.

D’un côté c'est probablement grâce à Marie-Claude Pietragalla qu'on a commencé à aller voir des spectacles de danse, de l’autre on a vu La Leçon de Ionesco au moins 3 ou 4 fois à la Huchette et on ne s’en est jamais lassé, alors La Leçon par Marie-Claude Pietragalla, on ne louperait ça sous aucun prétexte.

Il devient trop vieux pour le cirque mais il ronchonne face à Racine ? On a la solution. Approcher l'une des plus grandes tragédies du Maître (oui ça fait secte et oui on l'a fondée et oui on est les seuls adhérents) par ce langage universel que tout le monde comprend : la musique. De quoi se rendre compte que parfois, les clowns, c'est vraiment pas pour les enfants.

Œdipe est d’abord abandonné puis il tue son père, couche avec sa mère et de cette union naissent plusieurs enfants, dont 2 qui s’entretuent et une qu'on emmure... Autant dire qu'aujourd'hui, on renverrait le scénariste au prétexte qu’il charge « un peu » le scénario. Nous, on lui dirait quand même de persévérer parce qu’Œdipe, cela fait 2 450 ans que ça tient l’affiche 😱 et que, depuis, tout le monde en parle… (Et ça fait pas mal de saisons, ça non ?)

On a toujours du mal à parler des spectacles d’Alain Françon. Parce que c’est compliqué de parler de ce qui nous touche au plus profond. Parce que de l’autre côté de la rampe, il crée la vie, parce qu’il donne l’effet d’un monde et pas celui d’une scène de théâtre. Et quelque chose éclot sous nos yeux : notre réalité.

Un Misanthrope mis en scène par G Lavaudant avec Eric Elmosnino dans le rôle titre et accompagnés de fabuleux comédiens, vous pensez VRAIMENT qu'on va rester chez nous devant une série Netflix ???