Les Fourberies de Scapin (Manoir des Places-Neuilly le Réal)

Les Places est depuis 400 ans situé à l’orée du bois de Leyde, sur la commune de Neuilly-le-Réal en Sologne bourbonnaise. Ce manoir était un relais de chasse du château de Jaligny. Sa construction s’étale du début du XVIIème aux premières années du XXIème siècle. Deux ailes sont ajoutées à la partie ancienne, à l’ouest en 1850, et au sud en 1907. Ce manoir possède des éléments architecturaux typiquement bourbonnais comme ses briques polychromes à appareillage losangé. Le corps principal du logis a conservé toutes les infrastructures nécessaires à ce rendez-vous de chasse dédié à la vénerie : un chenil à deux niveaux pour loger les chiens au rez de chaussée et les piqueux au niveau supérieur, de vastes écuries aussi à étages pour loger les hommes d’équipage au-dessus des chevaux, une sellerie, ainsi qu’une chapelle extérieure dédiée à Saint-Hubert, le saint patron des chasseurs, pour bénir les chevaux, la meute et les animaux de la forêt. D’autres bâtiments, à vocation agricole subsistent sur le domaine, une ferme, un pigeonnier, une étable, une glacière, une laiterie, et une porcherie. En contrebas se trouvait autrefois le prieuré au sud-ouest et le village au nord-ouest de Mattefray, aujourd’hui disparus. Le manoir des Places, qui les surplombait, offre une vue dégagée s’étendant jusqu’aux Côtes Matras. La légende raconte qu'au XVIIIème siècle, Paulin de Barral, seigneur de Jaligny, élevé avec une grande liberté par son précepteur, l'Abbé de Valmont, se serait servi de ce relais de chasse pour ses coquineries galantes. Ce personnage charismatique, dans ce manoir reculé, possédait une aura si romanesque que son neveu, Pierre Choderlos de Laclos, s'en serait librement inspiré pour créer le célèbre vicomte de Valmont dans Les Liaisons dangereuses. Durant la seconde guerre mondiale, l’allée principale d’accès au manoir établissait la frontière entre la France libre et la France occupée. En 2006 une maison Bourbonnaise a été construite par les descendants de Paulin et de tous ces veneurs sur l’ancien site de Mattefray et a repris le nom d’origine.