Ah si vous saviez comme on voudrait fuir

Jouer les farces de Tchékhov aujourd'hui, c'est apprendre à rire de tout ce qui ne va pas, ce qui nous entrave, ce qu'on aimerait fuir. Il y a le Chant du Cygne, la Demande en Mariage, le Tragédien malgré lui et la Conférence sur les méfaits du tabac qui s'enchaînent tour à tour. Les comédiens s'amusent. Ils se racontent des histoires. Ils s'inventent des ailleurs et des demains pour traverser aujourd'hui. Ils sont 5 sur scène. Un musicien et sa guitare les accompagne. Et rien ne va sauf la vie qui, elle, va toujours. Parce que jouer Tchékhov aujourd'hui, c'est arrêter de fuir un temps. C'est regarder tout ce qui blesse, tous ces défauts, ces échecs, ces trop durs, trop loins, ces pas possibles, avec, dans le coin de l'œil, un amour sincère. Jouer Tchékhov, c'est consoler tous ces bouts de nous dont nous ne voulions plus et les embrasser sans aucune modération.