Théophile  Gautier
Nadar
Fiche Artiste

Théophile Gautier

Auteur

a participé à une pièce à l’affiche sur BAM

Fils de Jean-Pierre Gautier et d'Adélaïde Cocard[2], Théophile Gautier, né le 30 août 1811[1] à Tarbes dans les Hautes-Pyrénées, gardera longtemps « le souvenir des silhouettes des montagnes bleues ». Il a trois ans lorsque sa famille s'installe à Paris (8, place des Vosges[3]). Malgré son jeune âge, il éprouve de la nostalgie et s'habitue mal à son nouvel environnement[4]. Étonnamment précoce, il n'a que cinq ans quand il commence à lire[4]. Ses premières grandes passions sont Robinson Crusoé ou Paul et Virginie, qui lui font une vive impression ; il rêve alors de devenir marin, avant de se passionner pour le théâtre, notamment pour la peinture des décors[4]. Il a deux sœurs, nées à Paris[5] : Emilie-Henriette-Adélaïde (1817-1880) et Zoé-Louise-Françoise (1820-1885). En 1820, à l'âge de neuf ans, il fait un bref séjour comme demi-pensionnaire au lycée Louis-le-Grand. Ses parents doivent l'en retirer au bout d'un trimestre parce qu'il y dépérit[4]. Plus heureux comme externe au collège Charlemagne, Gautier y rencontre le jeune Gérard Labrunie (le futur Gérard de Nerval). À cette époque, il commence à manifester un goût particulier pour les poètes latins tardifs dont la langue étrange le fascine. Durant son enfance, Théophile Gautier séjourne de nombreuses fois dans la commune de Mauperthuis, plus particulièrement dans le château de Mauperthuis, où sa mère, Adelaïde Cocard, est intendante. Les nombreux paysages qu’il découvre dans ce petit village niché au coeur de la brie inspireront certains de ses écrits comme Mademoiselle de Maupin ou encore Le Capitaine Fracasse. Ces nombreux séjours permettent de développer en lui un esprit tourné vers l’art car il a dans un premier temps la vocation de la peinture. En effet, Théophile Gautier s’entraîne à faire des portraits de la population de la commune de Mauperthuis.[1] [archive] Il est en première lorsqu'il commence à fréquenter l'atelier du peintre Louis-Édouard Rioult (1790-1855), rue Saint-Antoine, et découvre à cette occasion qu'il souffre de myopie[4]. ll rencontre Gérard de Nerval au collège Charlemagne, puis Victor Hugo, en 1829, qu'il reconnaît pour son maître. Il participe activement au mouvement romantique et prend parti dans la bataille d'Hernani, le 25 février 1830, période qu'il évoquera avec humour dans Les Jeunes-France (1833). Ses premières poésies, publiées en 1831-1832, passent inaperçues mais il se distingue de ses amis romantiques par ses préoccupations formalistes fustigeant les visions moralistes ou utilitaires de la littérature dans la célèbre préface à son roman épistolaire Mademoiselle de Maupin (1835). Il écrit aussi ses premières nouvelles comme La Cafetière (1831), dans une veine fantastique qu'il approfondira dans d'autres œuvres (Avatar en 1856, Le Roman de la momie en 1858). En 1836, à la demande de Balzac, il donne des nouvelles et des critiques d'art au journal La Chronique de Paris. Il collabore ensuite intensément à d'autres journaux, en particulier La Presse d'Émile de Girardin : certains de ces textes seront regroupés plus tard en volumes (Les Grotesques, Souvenirs littéraires…). Il publie aussi des poèmes (La Comédie de la Mort, 1838) et s'essaie au théâtre (Une larme du diable, 1839). Entre mai et octobre 1840, il accomplit avec le photographe Eugène Piot, un grand voyage au-delà des Pyrénées. Il envoie ses impressions au journal La Presse. Gautier rapporte un carnet d'impressions (Voyage en Espagne) et de nouveaux poèmes (España, 1845). En 1846, il retourne en Espagne, invité par Louis-Philippe pour le mariage du duc de Montpensier avec l'infante. La nouvelle romantique Militona voit le jour en 1847. Elle se déroule à Madrid. D'autres voyages en Algérie, en Italie, en Grèce, en Égypte, nourriront aussi diverses publications. En 1852, paraît Émaux et Camées, recueil de vers qu'il enrichit jusqu'en 1872 et qui fait de son auteur un chef d'école : Baudelaire dédie ses Fleurs du mal au « poète impeccable »[6] et Théodore de Banville salue le défenseur de L'Art pour l'art, précurseur des Parnassiens à la recherche du beau contre les épanchements lyriques des romantiques et valorisant le travail de la forme (« Sculpte, lime, cisèle » écrit Gautier dans son poème L’Art, dernière pièce de Émaux et Camées, édition de 1872). En 1855, Gautier quitte la Rédaction du journal La Presse et entre au Moniteur Universel. Critique d'art et de spectacles, l'auteur fournit chaque mois de nombreux articles sur la peinture et la vie culturelle, ainsi que ses œuvres en avant-première. L’égyptologie est à la mode depuis que Champollion a découvert les secrets de l'écriture hiéroglyphique. Théophile Gautier passionne ses lecteurs, dès le 11 mars 1857, avec Le Roman de la Momie, une histoire d'amour qui se déroule au temps des pharaons. Paru en 1848 dans La Presse sous le titre Les Deux Étoiles, un roman où des aventuriers anglais tentent de délivrer Napoléon Ier de l'île de Sainte-Hélène est publié à partir du 24 juin 1865 dans L’Univers Illustré. Il s’intitulera alors La Belle Jenny[7]. Il continue à publier des articles ou des poèmes, mais aussi une biographie d'Honoré de Balzac ou des œuvres de fiction comme son roman de cape et d'épée Le Capitaine Fracasse (1863). Il est nommé bibliothécaire de la princesse Mathilde et fréquente les salons littéraires du Second Empire mais aussi le milieu de l'art, s’intéressant aux musiciens (il écrit sur Berlioz, Gounod, Wagner… et élabore le livret du ballet Giselle) comme aux peintres (Eugène Delacroix, Édouard Manet, Gustave Doré, Théodore Chassériau[8]…). Il meurt en 1872, laissant l'image d'un témoin de la vie littéraire et artistique de son temps dont les conceptions artistiques ont compté et dont l'œuvre diverse est toujours reconnue.

Pierrot Posthume

Pierrot Posthume