Affiche de Les Bonnes
  • Paris, 75014
  • Du 27/02/2024 au 24/05/2025
  • 16h00, 19h00 et 20h00
    Durée : 1h35
  • Tout public
  • À partir de 12,90 €
Tous les soirs Claire et Solange inventent des histoires, se fardent, s'habillent et jouent à être une autre pour échapper à leur quotidien

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"Les Bonnes" racontent une expérience de l'enfermement. Tous les soirs Claire et Solange inventent des histoires, se fardent, s'habillent et jouent a` être une autre pour échapper à la trivialité de leur quotidien. La théâtralité est ici un exutoire salvateur, une respiration dans cette atmosphère confinée et délétère. Genet célèbre la puissance libératrice de l'imaginaire, de la poésie et du jeu. Madame, incarnation de la hiérarchie sociale et de l'ordre établi, devient une créature fantasmée, une surface de projection pour qu'éclate la révolte des deux soeurs. Elle n'a de réalité que dans le désir de subversion qu'elle fait naître chez Claire et Solange. Cette présence irréelle et fantasmée est incarnée par le comédien Yuming Hey, qui, à l'image du personnage, est doté d'un pouvoir de transformation a` l'infini. Monter "Les Bonnes" aujourd'hui, après ces longs mois de confinement ou` nous avons tous fait l'expérience de l'enfermement, était nécessaire. Genet décortique ici le mécanisme qui conduit au repli sur soi, aux vérités alternatives et à l'exacerbation de la violence.

Distribution

Yuming Hey, Élizabeth Mazev, Stéphanie Pasquet et Thomas Dutay

Équipe artistique

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À partir de 12,90 €

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Le mot de BAM

Et sinon, comment ça se passe, dans le manoir de mamie, avec les bonnes et autres majordomes (oui, on passe de Genet à Batman, on est comme ça nous) ? Si jamais vous n'avez pas la chance d'avoir des serviteurs à domicile (ça arrive même aux meilleurs), on a de quoi vous donner un aperçu de ce que vous manquez. Après, toutes les bonnes ne sont pas comme ça, mais si ça peut vous rassurer, c'est tant mieux.

Théâtre 14

Théâtre 14
Théâtre 14
Théâtre 14
Nous avons maintenant une histoire commune faite d’accords et de désaccords, d’émotions et de rencontres, de souvenirs. Ces deux années ensemble nous ont fait construire le contour de cette seconde naissance, avec nos rêves et avec vous, vos retours, vos coups de cœur, nos sensations, nos envies de partage, avec ce temps passé ensemble physiquement ou virtuellement, avec ce que nous avons traversé ensemble de dureté, de violence du monde, de privation de nous voir et de la manière dont nous les avons transcendées, de la joie de nous retrouver et d’être plus forts que toutes les ombres qui ont parcouru cette réouverture. Nous avons construit notre histoire commune. Nous avons même un patrimoine commun fait de nos premières habitudes dont nos deux temps forts de rencontres en début de saison avec le ParisOFFestival et en fin de saison avec le désormais iconique Re.Génération. Ces temps de fête et de retrouvailles autour de propositions hors-les-murs sont maintenant notre tradition, notre patrimoine. La forme de la saison, elle, est un peu nouvelle. Forts de nos échanges, nous avons eu envie, après la profusion de l’année dernière, de nous rassembler, de nous recentrer, de construire une ligne forte à travers un nombre réduit de propositions que nous jouerons plus longtemps. Comme le troisième album, la saison 3 est celle de la maturité, un geste pur dans la désorganisation du monde. Choisir de ne vous présenter que dix spectacles a été le fruit de beaucoup de discussions, de sélections drastiques et injustes, et surtout d’un immense self-control. De sélection en sélection, de spectacle en spectacle, nous avons choisi dix projets magnifiques qui questionnent notre rapport à l’Histoire. Ainsi la saison 2022/2023 questionne notre rapport à l’Histoire, sur la manière dont nous la construisons, avec la proposition de Ludovic Lagarde Sur la voie Royale de la Prix Nobel de littérature Elfriede Jelinek qui interroge l’ère Trump et son impact sur le monde, ou sur notre ami le capitalisme croqué par Georges Perec dans la mise en scène d’Anne-Laure Liégeois de L’Augmentation ; spectacle que nous reprenons cette année après avoir créé tant de frustration l’an dernier avec seulement cinq dates. Nous nous interrogerons également sur l’apport de la grande Histoire et son héritage, pour lequel nous convoquerons Eschyle, revenant d’entre les morts après deux annulations (en raison de vous savez quoi), que nous retrouvons enfin dans la mise en scène d’Olivier Py puis Romain Gary dont le magnifique Chien Blanc devient White Dog à travers le regard et les marionnettes de Camille Trouvé des Anges au Plafond. Enfin, il y a l’histoire personnelle où l’intime invite à traverser les grands mouvements de la société les rendant universels et vient donner corps à la grande Histoire. La question de la multiculturalité avec Nulle part est un endroit, en partenariat avec le Festival d’Automne à Paris, Nach viendra conter en mouvement son parcours vers un Krump universalisé et hybridé et avec Al Atlal, chant pour ma mère, où Norah Krief revient sur son héritage tunisien. Et la dénonciation de la violence du patriarcat à travers l’humour noir de La Visite où l’autrice et metteuse en scène Anne Berest transmet son histoire essentialisée dans son rôle de mère par la voix de Lolita Chammah et le tragique de Girls and Boys de Dennis Kelly, mis en scène par Chloé Dabert, récit glaçant de la violence d’un homme banal, et avec Herculine Barbin, premier récit d’une personne intersexe révélant toute la brutalité de l’assignation de genre, porté par la metteuse en scène Catherine Marnas. Et puis, il y a l’histoire que l’on oublie, de plus en plus régulièrement la maladie entre dans nos vies et vient bouleverser notre rapport à la mémoire, à ceux que nous aimons. Que reste-t-il quand ceux qui nous aiment nous effacent ? C’est la question que nous poserons avec On n’est pas là pour disparaître d’Olivia Rosenthal, mis en scène par Mathieu Touzé, qui nous rappelle à quel point l’histoire commune est un bien précieux.

Nous avons maintenant une histoire… Une grande joie nous parcourt au moment d’ouvrir ce programme de notre troisième saison, après cette expérience heureuse et merveilleuse d’avoir vu se dérouler de septembre à juin, sans annulation ni report, une saison entière avec notre nouveau costume de directeurs du Théâtre 14.

20 Avenue Marc Sangnier
75014 Paris